Armée européenne commune, mode d’emploi

Le HuffingtonPost.fr, 19 mars 2015, InformNapalm (fr), 19 mars 2015, InformNapalm (en), 19 mars 2015, InformNapalm (es), 22 mars 2015, European Sotnia, 22 mars 2015, Strade, 24 mars 2015

Partant du constat qu’ « en politique étrangère, nous (les Européens) ne semblons pas être pris complètement au sérieux » 1, Jean-Claude Juncker a souligné dans une récente interview au journal allemand Welt am Sonntag, la nécessité de doter l’Union européenne d’une armée commune. Selon le Président de la Commission, de par sa seule existence, la décision de se doter d’un tel instrument permettrait à l’Union européenne d’ « envoyer un signal clair à la Russie que nous (les Européens) sommes sérieux en ce qui concerne la défense des valeurs européennes » et mettrait l’UE en situation de réagir « de façon crédible » face à des menaces pour la paix dans un Etat membre ou dans un Etat voisin de l’Union. Les mots utilisés ont toute leur importance. Le Président de la Commission ne parle pas d’une armée européenne unique qui se substituerait aux armées nationales. Il parle d’une armée européenne commune. Il ne mentionne nulle part la nécessité que tous les Etats membres soient tenus de participer à cette entreprise. Enfin, il précise que cette armée ne serait pas en « compétition » avec l’Otan. Lire la suite

Notes:

  1. « Halten Sie sich an Frau Merkel. Ich mache das! » Welt am Sonntag, 8 Mars 2015

L’affaire Dassault

Le HuffingtonPost, 17 décembre 2014, Strade, 19 décembre 2014, EuroDéfense-France, 17 janvier 2015

L’occasion était trop belle. L’objectif ne manquait pas de panache : créer autour du groupe Dassault une grande entreprise européenne d’aéronautique de défense. Las, Tom Enders, le président exécutif d’Airbus, a jeté l’éponge. Il vient de céder une première tranche de la participation d’Airbus dans Dassault au groupe … Dassault. Lire la suite

Where does France stand?

Le HuffingtonPost.fr, November 27, 2014, Strade, November 27, 2014

Maintaining its prestige seems like quite an old-fashioned concept, reminiscent of the ancien régime. Nevertheless, for today’s French leaders, this concept defines France’s role and global position. But what prestige? That of France’s former status as a major power with a return to rear alliances, as some seem to advocate? Such an attitude would be suicidal, as it would lead to a dismantling of the structure that has been patiently built in Europe since the 1950s. Therefore, understanding the status of France nowadays requires a dramatically new approach challenging the idea of Europe as serving France’s interests primarily and seeing France more as a key player within Europe. Lire la suite

Quel rang pour la France ?

Le HuffingtonPost.fr, 27 novembre 2014, Strade, 27 novembre 2014

Tenir son rang. Le concept a quelque chose de désuet, un parfum d’ancien régime. Il reste que c’est lui qui, dans le chef de la classe dirigeante française, préside, aujourd’hui encore, à la définition du rôle et de la place de la France dans le monde. Quel rang ? L’ancien, celui de la France grande puissance ? Avec un retour aux alliances de revers comme certains semblent le préconiser ? Ce serait suicidaire parce que cela impliquerait la destruction de tout l’édifice européen, patiemment construit depuis les années 1950. Penser le rang de la France aujourd’hui passe donc, selon nous, par une rupture conceptuelle. Il s’agirait de penser le passage de l’idée d’une Europe instrumentale aux desseins de la France, à celle d’une France au cœur de l’Europe. Lire la suite

Ukraine – let’s think European

Bernard Barthalay 1, Olivier Dupuis

Le HuffingtonPost.fr, 26 September 2014, Strade, 29 September 2014, GeoPolitica, December 2014

One of the most distressing aspects of the way the situation in Ukraine is dealt with is the regularity with which the fundamental nature of the aggressor’s political regime is ignored. Today’s Russia is certainly not Stalin’s – or even Brezhnev’s – USSR, nor is it Nazi Germany, Italy in Fascist times or even Bolshevik-Confucian China. It is a bit of everything and, at the same time, “completely different”. It is a new type of power, surprisingly modern, which has replaced the single party system – the former regime’s central structure – by structures of force (primarily intelligence services) while gradually depriving the democratic structures that were introduced in the 1990s of their substance. Lire la suite

Notes:

  1. emeritus professor at the Lumière (Lyon2) University, Jean Monnet chair of European Integration Economics, President of Puissance Europe/Weltmacht Europa.