Silovicratie

Libertiamo.it, 8-9-10 mars 2012

Comme prévisible et prévu, Vladimir Poutine a été nommé, pour la troisième fois, président de la Fédération de Russie ! D’un processus électoral pas la moindre trace. Pas de liberté de se porter candidat, pas de liberté d’information, pas de vrai débat, pas de liberté de vote, … Sans parler des fraudes de tout type. Mais la falsification générale ne date pas de ces derniers mois. C’est l’essence même de la démocratie qui a disparu depuis près de vingt ans en Russie, au moins depuis la réélection de Boris Eltsine en 1996. Lire la suite

Crise de la zone euro : ne pas se tromper de cible !

Libertiamo.it, le 21 janvier 2012

Si ce 16° sommet historique a débouché sur la décision de réunir une Conférence Intergouvernementale 1 chargée de rédiger à marche forcée un projet de traité, il n’a, pas plus que les 15 précédents, convaincu les marchés. Parmi les Etats qui avaient donné leur accord de principe à l’issue du sommet, les premières réserves n’ont pas tardé à fuser à Stockholm, Prague, Varsovie … En prime, ce nouvel accord a été obtenu au prix d’une mise à l’écart des Britanniques qui ne sont pas membres de la zone euro. Beau résultat ! Lire la suite

Notes:

  1.  Cette CIG réunit 26 Etats membres de l’Union (la Grande-Bretagne y participe en tant qu’observateur) ainsi que des représentants de la Commission et de la BCE. La participation du PE a été obtenue in extremis, en dépit d’une très forte opposition de la France

La France et l’Europe : l’heure de vérité ?

Libertiamo.it, 20 décembre 2011

Tout se passe comme si l’expérience ne comptait pas. Comme si, en matière d’intégration européenne, les multiples expérimentations – intergouvernementales – de ces deux dernières décennies n’avaient jamais été mises en œuvre, ou comme si elles avaient produit quelques avancées significatives dans le processus de consolidation et de démocratisation de l’Union.

Qu’il s’agisse de l’actuelle crise que l’on dit économique et financière – mais en fait politique – et de sa « gestion » – intergouvernementale – pour le moins erratique ; qu’il s’agisse du Président – intergouvernemental – du Conseil européen tiraillé entre Berlin et Paris ; qu’il s’agisse de la Haute Représentante – intergouvernementale – pour la politique étrangère et de son service diplomatique (Service Commun d’Action Extérieure) fort de 6000 personnes dont on peine toujours à percevoir l’action ; qu’il s’agisse encore de la politique – intergouvernementale – de défense et de sécurité commune inexistante, force est de constater que les grandes innovations intergouvernementales des traités n’ont produit que ce qu’elles pouvaient produire : peu, ou rien en termes de gouvernabilité de l’Union, beaucoup – et toujours plus – en termes de frustrations démocratiques chez les citoyens européens et chez ces 25 Etats-membres considérés comme quantité négligeable par le couple franco-allemand. Lire la suite

L’Europe et les enseignements libyens

La Revue Nouvelle, décembre 2011

A la lumière de l’intervention en Libye et alors que l’intervention de l’Otan sous l’égide de l’ONU vient de se terminer, nombre de commentateurs semblent (re)découvrir la faiblesse stratégique de l’Union européenne. Cela soulève deux interrogations.

La première, souvent esquivée, est relative à la politique étrangère de l’Union européenne et de ses Etats membres au cours de ces dernières décennies. La seconde concerne la nécessité pour l’Union de disposer – ou non – d’institutions et d’instruments pour décider et mettre en œuvre des opérations de maintien ou de rétablissement de la paix. Lire la suite

Un pilote pour l’Europe

Libertiamo.it, les 18/19 novembre 2011

La Grèce semble le principal problème à l’ordre du jour à Francfort et à Bruxelles. Pourtant il n’a été que le détonateur – et certainement pas la cause première – de la crise politique actuelle, y compris, dans sa dimension institutionnelle européenne.

La crise du continent est double : nationale et européenne. Elle appelle donc deux niveaux de résolution. Au niveau des Etats-membres en difficulté, à commencer par la Grèce, il s’agit de mettre en œuvre des réformes structurelles profondes et garantir sa propre solvabilité. Contrairement à ce qui l’on entend souvent, ce n’est pas le niveau d’intervention le plus difficile. Cela peut réussir ou pas, mais si la Grèce (et l’Italie) réalise les réformes nécessaires, donnera une bonne contribution à elle-même et à l’Europe. Par contre, c’est au niveau européen que résident les principales difficultés. Pour une raison en particulier : elle passe par l’abandon de la vision intergouvernementale de la construction européenne, qui plus est, dans la version paroxystique que nous lui connaissons aujourd’hui telle qu’incarnée dans un Conseil européen omni-puissant et omniprésent. Lire la suite