Pour un Sénat européen

Le HuffingtonPost.fr, 8 octobre 2014, Strade, 8 octobre 2014

Depuis le début de la crise économique et financière en 2009, les citoyens européens assistent, impuissants, à l’opposition stérile au sein de l’Union européenne, entre les Etats-membres partisans de la politique de l’offre et les Etats-membres partisans de la politique de la demande. Plus de six mois après l’invasion et l’annexion de la Crimée par Moscou et alors que les forces russes poursuivent, en dépit de la trêve, leur conquête militaire du Donbass, nous attendons toujours le lancement, pourtant annoncé, d’une ambitieuse politique européenne de l’énergie. Deux exemples emblématiques de l’état de notre Union. Certes les critiques pleuvent. Sur la Commission européenne, voire sur le Parlement européen. Etrangement, le Conseil des Ministres tire son épingle du jeu. Pourtant cette institution, un des angles du triangle institutionnel originaire, où les ministres des 28 Etats-membres se retrouvent en formation spécialisée (agriculture, finances, transports, …), participe au même titre que le Parlement européen au processus législatif européen (la fameuse co-décision). Avec le PE, il amende, approuve ou rejette les propositions de directives présentées par la Commission. Cette institution peu visible emprunte encore beaucoup il est vrai aux pratiques diplomatiques. L’essentiel de son travail est mâché par des diplomates (Coreper 1) qui, esprit de corps voulant, répondent plus à leur « Quai d’Orsay » respectif qu’à leur gouvernement national et, a fortiori, au ministre compétent. Lire la suite

Notes:

  1. Comité des représentants permanents. Il est chargé de préparer les travaux du Conseil (des ministres) et il est composé des ambassadeurs des Etats-membres auprès de l’UE.

Ukraine – let’s think European

Bernard Barthalay 1, Olivier Dupuis

Le HuffingtonPost.fr, 26 September 2014, Strade, 29 September 2014, GeoPolitica, December 2014

One of the most distressing aspects of the way the situation in Ukraine is dealt with is the regularity with which the fundamental nature of the aggressor’s political regime is ignored. Today’s Russia is certainly not Stalin’s – or even Brezhnev’s – USSR, nor is it Nazi Germany, Italy in Fascist times or even Bolshevik-Confucian China. It is a bit of everything and, at the same time, “completely different”. It is a new type of power, surprisingly modern, which has replaced the single party system – the former regime’s central structure – by structures of force (primarily intelligence services) while gradually depriving the democratic structures that were introduced in the 1990s of their substance. Lire la suite

Notes:

  1. emeritus professor at the Lumière (Lyon2) University, Jean Monnet chair of European Integration Economics, President of Puissance Europe/Weltmacht Europa.

Ukraine : penser européen

Bernard Barthalay 1, Olivier Dupuis

Le HuffingtonPost.fr, 26 septembre 2014, Strade, 29 septembre 2014, GeoPolitica, décembre 2014

Un des éléments les plus consternants dans la manière dont l’affaire ukrainienne est généralement abordée, c’est la constance avec laquelle la question de la nature fondamentale du régime politique du pays agresseur est occultée. Certes la Russie d’aujourd’hui n’est pas l’Urss stalinienne ni même brejnévienne, ni l’Allemagne nazie, ni l’Italie fasciste, ni non plus la Chine bolchévique-confucéenne. C’est un peu de tout ça et c’est, en même temps, « tout autre chose ». Un pouvoir d’un type nouveau, étonnamment moderne, qui a remplacé le parti unique, structure centrale du régime précédent, par les structures de force (services secrets en premier lieu), en vidant progressivement les structures démocratiques des années 90 de leur substance. Lire la suite

Notes:

  1. professeur émérite à l’Université Lumière (Lyon 2), chaire Jean Monnet d’économie de l’intégration européenne, président de Puissance Europe/Weltmacht Europa

What is the value of the EU’s external policy

By Olga Hajflerová 1

It is widely acknowledged that the human rights situation across many regions has been seriously deteriorating over the past few years. International law is violated by many states, at times flagrantly, as with Russia since last autumn. Democracy is challenged even by a head of an EU Member State (Hungary). If the 1990s were the age of democratization, then surely we are living through the counter-surge of authoritarianism; our age has seen the weakening of the concepts of human rights, democracy and rule of law. This article argues that not only are these values the bedrock upon which the EU has been founded, but their promotion and enforcement is vital both for the EU’s very functioning and its external impact. In other words, the core values are the EU ‘s power. Lire la suite

Notes:

  1. Olga Hajflerová (Čechurová) is a former civil and political activist and a Czech diplomat. A civil activist since before the Czechoslovak “Velvet Revolution” of 1989, then an activist of the non-violent Transnational Radical Party which she also represented at the UN in Geneva. After joining the Czech Foreign Service in 1999, she dealt with the human rights and democracy support agenda in different positions including at the Czech EU Representation in Brussels. Currently on a temporary leave.

Mistrals to defend Europe

Le HuffingtonPost, 8 août 2014, Strade, 8 août 2014

Non-existence of a European strategy: Act 1. In April 2008, at the NATO summit in Bucharest, France and Germany opposed the integration of Georgia into NATO. A few months later, the Russian army invaded South Ossetia and marched towards Tbilisi, the Georgian capital. The offensive stopped suddenly.

Was it the result of the (some would say late) intervention of Nicolas Sarkozy, President of the EU at the time, or the consequence of a previous effort of American diplomacy? The question remains unanswered. Nevertheless, by recognizing the independence of South Ossetia and Abkhazia, the Russian authorities carried out the integration/annexation of these two territories under another guise.

Shortly after that, in 2011, President Sarkozy – in spite of insistent warnings 1 – decided to sell two Mistral-class assault carriers to Russia. Lire la suite

Notes:

  1. Mostly from philosopher André Glucksmann