Libertiamo.it, 10 mai 2012, Le Huffington Post, 17 mai 2012
A quelques semaines du coup d’envoi du championnat d’Europe de football, on parle beaucoup de boycott total, partiel ou politique de l’Ukraine. Aucune de ces trois options ne me semble convaincante. Pour quatre raisons.
Boycotter l’Ukraine ce serait aussi boycotter la Pologne : impensable
Boycotter, sous une forme ou sous une autre, met en cause la Pologne, co-organisatrice avec l’Ukraine de ce championnat. Un pays qui, plus que tout autre pays membre de l’Union européenne, se bat depuis des années pour le renforcement de la démocratie en Ukraine et son indispensable intégration dans l’Union. Un pays, en outre, pour qui ce grand rendez-vous sportif constitue la première occasion de montrer au reste de l’Europe et du monde les gigantesques transformations politiques et économiques accomplies depuis sa sortie de la sphère soviétique.
Le boycott est inconciliable avec une initiative commune de l’UE et de tous ses Etats-membres
C’est une évidence en raison de la position de la Pologne. Mais pas seulement. En sus de la Pologne, douze Etats membres de l’Union participent à ce championnat : Allemagne, Angleterre, Danemark, France, Grèce, Irlande, Italie, Espagne, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Suède. Comme le démontrent les premières déclarations de boycott politique, nombre des personnalités qui s’y sont ralliées appartiennent à des pays qui ne se sont pas qualifiés : l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg notamment. Il est de toute évidence plus difficile pour un pays qualifié de décider de ne pas assister à un match – voire à la finale – auquel son pays pourrait participer, notamment parce que ce ne serait pas précisément un signe d’encouragement pour ses propres joueurs.
Boycotter l’Ukraine c’est faire le jeu des partisans du statu-quo
En cas de boycott, le président Yanoukovich et son gouvernement auront beau jeu – ils s’y emploient déjà – d’entonner à l’intention de l’opinion publique ukrainienne leur refrain favori : « l’Union européenne ne nous respecte pas et, en réalité, elle ne veut pas de nous ».
Par ailleurs sur place la situation évolue. Ioulia Timochenko a mené une grève de la faim et cinq ou six partis d’opposition, résolument pro-européens, ont décidé de se présenter ensemble lors des élections législatives du mois d’octobre prochain : l’Union pan-ukrainienne Batkivschyna de Ioulia Tymochenko, le Front pour le Changement d’Arseniy Yatseniuk, le Parti populaire d’Ukraine Rukh, le Parti populaire d’Autodéfense, le Parti pour l’Ukraine, le Parti pour les Réformes et l’Ordre et, très probablement, le Parti européen d’Ukraine de Mykola Katerynchuk.
Boycotter l’Ukraine c’est rester sur une position défensive
L’Union européenne dont on ne peut que louer la fermeté sur la question des persécutions politiques à l’encontre de Mme Timochenko et de ses amis, manque dramatiquement d’une politique « offensive » à l’égard de l’Ukraine. En raison de divergences en son sein, elle est incapable d’envoyer un signal clair et univoque quant à la vocation de l’Ukraine à faire partie de l’Union.
Allons donc en Ukraine avec de l’imagination …
Tous les représentants de l’Union européenne et de ses Etats-membres pourraient s’engager à arborer lors de leur présence en Ukraine et en Pologne un badge bien visible aux couleurs de l’Union et de l’Ukraine sur lequel on pourrait lire : « Liberté pour Ioulia Timochenko, l’Ukraine dans l’UE ».
Sollicitées par Catherine Ashton, la Haute Représentante européenne pour la politique étrangère, les télévisions publiques des pays-membres de l’Union pourraient s’engager à diffuser à de nombreuses reprises durant tous les matchs des bannières déroulantes avec le même slogan. Les télévisions privées pourraient être invitées à faire de même. Les radios publiques pourraient insérer dans leurs programmations des spots du même type.
Les joueurs pourraient arborer ce slogan sur leurs maillots et multiplier les déclarations en ce sens durant toutes leurs interviews avant et durant le championnat. Et, pourquoi pas, les supporters des pays membres de l’Union, avec la complicité des agences de voyages, pourraient faire de même, voire déployer de grandes banderoles avec les slogans « liberté pour Ioulia Timochenko, l’Ukraine dans l’Union ».
ma tu riprendessi a scrivere in italiano…
ciao Massimo
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